JEUDI 17 novembre 1859 LA SEYBOUSE
16e ANNEE ( N° 742. ) JOURNAL DE BÔNE
Courrier
FRANCE. - Champ de bataille d'Isly,
9 novembre 1859. - Après m'avoir annoncé l'immense razzia qu'il a faite le 5,
sur les Maahias et Angades, à lOued-Elai, le général Durrieu me fait connaître
à l'instant que le commandant de Colomb et Si-Amka ont atteint, le 3, les
Beni-Oulia, à cinq jours de marche nord-ouest de Tingri ; c'est aussi un
coup très considérable.
De
tous côtés on a accepté les conditions de réparation et on livre des otages ;
je vous adresse les rapports. L'armée repassera la frontière le 11 et sera
dissoute. Je prescris les dispositions que réclame la situation nouvelle.
(Dépêche de M. le général de
Martimprey).
ITALIE. ‑ On lit ce qui suit
dans une correspondance de Paris au Sémaphore
:
« Nous
avons aujourd'hui des nouvelles importantes des duchés. La candidature du
prince de Carignan, que les patriotes italiens ont voulu donner pour régent à
l'Italie centrale, a obtenu plein succès dans les assemblées de Parme et de Modène.
Le prince est élu. Ce succès que mon avant dernière lettre faisait pressentir,
a causé à Paris une impression favorable. On a certainement ici une haute idée
des capacités de M. de Cavour, mais on craignait de voir arriver à un tel degré
d'influence un homme d'état à qui la conclusion de la paix et les préliminaires
de Villafranca ont fait abandonner son poste au moment où son pays avait le
plus besoin de son patriotisme. Ce qu'il fallait en ce moment aux populations
des duchés, c'était une autorité qui les modérât ; on craignait, non sans
raison, que M. de Cavour n'acceptât pas ce rôle et que, s'il eût été nommé
régent, il eût plutôt travaillé à exciter les populations qu'à les maintenir.
Par sa position de membre de la famille de Piémont, le Prince de Carignan est
tenu à une grande réserve, à une ligne de conduite telle que la plus entière
indépendance soit laissée à tout le monde pour le choix d'un
gouvernement. »
La correspondance
adressée le 11 au même journal débute en ces termes :
« C'est
dans toutes les feuilles légitimistes et cléricales un concert touchant
d'imprécations contre le choix qui vient d'être fait dans les duchés du prince
de Carignan. Ces feuilles demandent si cette position de régent sera acceptée
par le prince. L'Univers lui fait
savoir que s'il accepte la régence dans les Romagnes il est par le fait
excommunié. Les Romagnes sont l'arche sainte à laquelle on ne saurait toucher
impunément. Je crois cependant que cette crainte n'empêchera pas le prince de
Carignan de remplir un devoir patriotique, le pape lui en saura gré plus tard.,
et s'il l'excommunie aujourd'hui, il le remerciera demain. - Il n'y a pas, du
reste, le moindre doute à avoir sur l'acceptation de la régence par le parent
de Victor-Emmanuel. Il est arrivé aujourd'hui de Turin par le télégraphe des
nouvelles qui ne laissent aucun doute à cet égard. »
- Le
conseil de guerre de Pérouse, jugeant de nouveau l’affaire de l'insurrection,
vu l’annulation de la première sentence, a prononcé les condamnations suivantes
: les chefs Guardabasso, Baldini, Berardi et Bruschi, à la peine de mort;
Danzetti, à quinze ans de travaux forcés; Cesari et Tentini, à cinq ans de la
même peine.
Toutes
ou presque toutes les condamnations sont rendues par défaut, les insurgés ayant
pu opérer leur retraite en armes sur la Toscane.
- Les
partisans du Piémont qui ont vu leur manifestation au comte della Minerva
entravée ont pris un autre moyen contre lequel, cette fois-ci, le général comte
de Goyon ne pourra rien : c'est une souscription pour deux épées
d'honneur, l'une à Victor-Emmanuel et l'autre à Napoléon III.
On
écrit de Naples à la date du 29 octobre :
« A
Palerme, désarmement général et innombrables arrestations. Le dernier vapeur a
répandu le bruit qu'on se battait encore en Sicile. En tout cas, l'état de
siège persiste et défense est faite aux habitants de se trouver dans les rues à
la tombée de la nuit.
« Dans
les Pouilles, l'agitation continue, plusieurs bannières nationales ont été
arborées en plusieurs endroits. Les troupes de San-Germano se sont toutes
avancées vers les frontières des Abruzzes, le quartier général a été porté à
Teramo. Un camp retranché se forme à Pescara. Les vapeurs de l'état embarquent
des affûts de canons et un grand matériel d'artillerie ; ils partiront
pour Pescara au premier jour, s'ils ne sont pas déjà partis.
« Le
général Filangieri est rentré aux affaires, mais comme ministre de la guerre seulement. Il renonce à la
présidence. »
ANGLETERRE. - On remarque le passage
suivant dans un discours prononcé par sir Cornewal Lewis à un banquet du
lord-maire de Londres, le 10 novembre courant :
« Les
affaires récentes ont motivé des armements généraux; les complications n'ont
pas encore entièrement disparu. Il est donc nécessaire de continuer les
préparatifs de défense nationale, afin de ne pas dépendre de la clémence des
autres puissances, si amicales que soient leurs dispositions. L'Angleterre a
reçu des assurances complètement pacifiques des puissances étrangères. Aucune
nation n'a des intentions hostiles contre elle, mais il est nécessaire de se
tenir sur ses gardes. Nous ne voulons pas alarmer les intérêts, bien au
contraire, notre intention est de les rassurer, mais nous devons être en garde
contre les dangers possibles. »
ALLEMAGNE. - Il parait qu'à Vienne on songe sérieusement à des réformes, sinon
politiques, du moins administratives ; c'est du moins ce qu'annonce une
correspondance de cette capitale, ainsi conçue :
« Dans
tous les bureaux des divers ministères, on travaille activement à l’œuvre des
réformes intérieures. Presque tous les jours l’empereur préside le conseil des
ministres , et l'activité que déploie le jeune souverain prouve que son esprit,
mûri sous l'influence d'une époque difficile, comprend fort bien sa tâche
immense.
« Et
ici c'est peut-être l'occasion de remarquer que si, d'un côté, on a eu raison
de critiquer ce qu'il y a de défectueux dans notre administration et dans notre
législation, et d'en souhaiter le redressement, on a tort, de l'autre, de se
récrier contre la lenteur inséparable de cette ceuvre de réformes ; on
oublie qu'il fallait déblayer le terrain encombré par dix ans d'abus. »
Berlin, 8 novembre. - La Gazette prussienne accuse la Gazette
d'Augsbourg de continuer à répandre le bruit que la réunion de Breslau
aurait été dirigée contre l'Angleterre ; la Prusse, instiguée contre la France
et la Russie, serait entrée dans les vues de ces puissances pour isoler
l'Angleterre et se serai t engagée, dans l'éventualité d'une guerre de la
France contre l'Angleterre, à garder une neutralité absolue. La Gazette prussienne regrette que les
absurdes insinuations de la Gazette
d'Augsbourg trouvent un appui dans les imaginations fantaisistes des
journaux, de l'opposition en Prusse qui ont un intérêt naturel, à dénaturer
tous les actes du gouvernement, afin de mieux trouver ainsi le moyen de le
poursuivre de leurs attaques.
La Gazette prussienne dit que la Gazette d'Augsbourg, en adoptant une
telle ligne de conduite, se met sur le même rang que quelques journaux français
qui traduisent en faits les conjectures malveillantes de la presse de
l'opposition de Prusse.
« Une
telle tactique, dit la Gazette prussienne,
peut être trouvée adroite, mais il est difficile de la considérer comme
inspirée par des sentiments patriotisme allemand. »
Pour
extrait : DAGAND.
Ben-Afsoun , 13 novembre.
Un
article de M. de Montalembert sur le rôle de la France vis-à-vis de Rome, et
par occasion, sur le pouvoir temporel du Saint-Siège a été frappé d'un
avertissement.
Il
parait qu'un avertissement, dans les visées de ceux qui l'appliquent, prémunit
d'emblée l'opinion publique contre le venin des fausses doctrines. Heureux ceux
à qui suffit, une argumentation aussi sommaire; ils ont une place marquée dans
les neuf béatitudes. Mais il y a des esprits rétifs qui veulent être discutés;
et à l'usage de ces opiniâtres
peut-être n'est-il pas mauvais de joindre à l'avertissement, par surérogation,
une couple ou deux de raisons raisonnables.
C'est
notre manière de voir, et nous nous y conformerons, à l'encontre de la thèse
soutenue par le rédacteur du Correspondant.
‑ Nous ignorons si ce fougueux publiciste irait avec Gilles de Rome
jusqu'à soutenir qu'il n'y a pas sur la terre de possession ni de propriété
légitimes en dehors de l'église ; mais il est sur la voie. A l'en croire:
« La France, fille aînée de l'Eglise,
demeurera comptable devant le présent comme devant l'histoire, devant ['Europe
comme devant Dieu, de l'ébranlement que ressent à cette heure l'autorité
temporelle. » - Faut-il, pour éviter cet
anathème, que la France s'en aille tambour battant remettre les Romagnols pieds
et poings liés aux fers d'un cardinal-légat ? ‑ Voilà une obligation un
peu bien dure et point du tout équitable. - La France est la fille aînée de
l'Eglise, sans doute ; mais Dieu est le père de l'Eglise; s'il jugeait que sa
fille fût intéressée à la soumission des Bolonais, il n'aurait pas besoin de
nos mousquets et de nos canons; il toucherait le cœur de ces rebelles cela suffirait
et aurait bien meilleure grâce.
Admettons
cependant pour un moment que, cédant à l'impulsion de notre clergé, l'aigle
française aille, au nom du Dieu de paix, porter la guerre dans les légations ;
quel langage adresserions-nous aux citoyens des Romagnes pour justifier notre
intervention? Oserions-nous leur dire:
« Nous
trouvions mauvais naguères que l'Autriche tint garnison parmi vous, pour vous
maintenir dans l'obéissance au Saint-Siège; mais, après mûre réflexion, nous
reconnaissons que l’Autriche avait raison, et nous venons reprendre son office.
« La liberté est une douce chose; nous l'aimons beaucoup pour
nous-mêmes. Mais chez vous, Romagnols, elle blesserait de respectables
préjugés. Vous devez donc y renoncer à jamais; car votre émancipation nuirait à
la chose papale. - Les papes ont déjà bien perdu de leur prestige temporel; un
pape n'oserait plus aujourd'hui menacer du bâton un Michel-Ange. Que
deviendrait le chef de l'état romain, si vous sortiez de son allégeance? C'est
contrariant; mais que voulez-vous, nos évêques tiennent à ce que leur chef ait
un domaine en propre. Vous devez à vos antécédents ce sacrifie, de vous-même.
Soyez donc nos victimes propitiatoires, et continuez à servir de cariatides au
trône pontifical.
« D'ailleurs,
vous appartenez au domaine de saint Pierre, qui est sacré. Sans doute, il est fâcheux pour vous qu'un usurpateur
austrasien vous ait constitué en fief épiscopal ; mais c'est fait. - Il y a des
nécessités de position contre lesquelles on ne regimbe pas impunément. Partout
ailleurs l'indépendance est un droit; nos pères prétendaient mérite qu'en face
de la tyrannie l'insurrection est le
plus saint des devoirs; mais de votre part c'est un sacrilège. »
Les
Romagnols ne pourraient-ils pas nous répondre :
« Français,
nos frères, vous êtes de nobles cœurs mais vous avez des cervelles singulièrement
Illogiques.
« Si
le domaine des papes est sacré, pourquoi donc gardez-vous imperturbablement
Avignon et le comtat Venaissin qui leur ont appartenu ?
« Quelle
obligation noirs attache pins strictement que vous au Saint-Siège ? Quand la
république de Bologne, qui s'était formée et florissait sous le patronage des
empereurs, consentit en 1278 à rendre hommage à Nicolas III, ce fut à la
condition expresse que ses franchises, institutions et libertés seraient
religieusement respectées. Il existerait même, dit-on, une bulle qui frapperait
d'excommunication quiconque y porterait atteinte.
« Veut-on
que ces immunités aient été perdues pour nous par le fait de notre annexion au
Saint-Siège en 1513 ? Est-ce par la douceur et la persuasion que Jules II s'est
emparé de nous à cette époque ; et ce que la force a fait, la force ne
peut-elle pas le défaire ?
« Quels
avantages temporels la tiare nous a-t-elle assurés ?
« Savez-vous
à qui notre Italie doit son morcellement, son impuissance, son long abaissement
sous la férule de l'Autriche ? - Aux papes. Ce sont eux qui, pour réduire
les états italiens à la mesure du leur, ont fomenté nos rivalités municipales,
ont empêché le développement national, l'unité de la péninsule ; eux, qui, pour
maintenir leur suprématie politique sous le patronage des empereurs, ont
toujours eu soin d'écarter de l'Italie le siège même de l'empire; eux enfin
qui, par d'incessants appels aux armes étrangères, nous ont jetés en proie,
tour à tour, à la France, à l'Espagne, aux Allemands.
« L'autorité
territoriale de Rome n'est que le fruit d'une entente cordiale entre deux
sujets rebelles, une donation pour un service. Mais qui donc aujourd'hui est
tenu de ce pacte de circonstance ? - Napoléon 1er, avait raison de dire que si
ses devanciers ont fait un don aux papes, la conduite des donataires et
l'intérêt de la France l'autorisaient à l'annuler.
« Vous
trouvez mauvais que, sans renier notre communion,
nous repoussions un régime suranné pour nous donner des institutions à la
hauteur de nos besoins ; mais nous ne faisons en cela que suivre l'exemple des
peuples les plus éclairés, le vôtre, Français.
« Vos
évêques aussi possédaient autrefois de vastes domaines avec dîmes et manants
corvéables, de riches fiels souverains et de nobles mouvances ; vous
croyez-vous damnés ipso facto pour leur avoir repris ces oripeaux de la vanité
humaine ? - Vos dignes et pieux prélats de France sont-ils moins considérés et
vénérés depuis qu’ils ont cessé d'avoir haute et basse justice et de faire
pendre personne ? Loin de là; toute la colère narquoise de votre XVIIIème
siècle contre les bénéficiaires et les abbés de cour s'est éteinte devant leur
pauvreté relative ; et jamais peut-être la foi n'a pris en France un vol aussi
pur et aussi lumineux que depuis la scission absolue du temporel et du
spirituel.
« Au
nom de la catholicité, vous prétendez que nous supportions seuls sur nos
épaules le fardeau du pouvoir clérical ; pourquoi nous, plutôt que d'autres ?
Pourquoi pas vous, à votre tour ? Dans les processions , on se reprend pour
mener la châsse, et dans les enterrements, pour porter le cercueil. Votre aide
charitable vous serait compté là-haut. Si vous nous imposez de soutenir le ciel
comme Atlas, venez au moins comme Hercule nous relever un peu de garde.
« Vous
avez tort, Français, vous êtes imprudents de nous affirmer que nous sommes
dévolus à la tiare par notre catholicisme, et que notre croyance entraîne
fatalement notre statu quo politique;
car si nous commettions la faute de vous croire, qui vous répond que pour
dénouer un de ces nœuds nous ne briserons pas l'autre, et que nous n'en
viendrons pas, ce qu'à Dieu ne plaise, à nous faire juifs ou musulmans?
« Vous,
Français, qui écrivez en tête de toutes vos lois la loi suprême de la liberté
de penser, est-ce bien vous qui auriez le front de nous ramener de force aux
pieds d'un grand pénitencier? on bien Sa Sainteté continuerait-elle à régner,
sur des synagogues et des mosquées?
« Vous
voyez où pourraient conduire vos périlleuses inconséquences.
« Ne
nous dites plus que nous appartenons au domaine de saint Pierre, lequel n'a
jamais eu d'autre domaine que sa croix de martyr. - Comme vous, comme tous les
hommes de la société vraiment chrétienne nous appartenons à Dieu, à notre
patrie, à nous-mêmes. - La famille, la commune, l'état, quelles qu'en soient
les bases, sont des pactes humains que les hommes ont le droit de manier et de
remanier à leur volonté. - La foi seule peut relever de celui à qui tout
pouvoir a été donné de lier et de délier pour le ciel .
« Mais
la foi est oeuvre de conscience, et nulle force matérielle ne peut l'imposer ou
la redresser ; car semblable à la mère de l’Homme-Dieu, la conscience est
une vierge qui doit enfanter sans séduction ni violence, et avec l'Esprit
seul. »
(À suivre). OLIVIER
______________________
Les procès-verbaux des séances des 12, 13 et
14 octobre du conseil général de Constantine continuent l'examen du budget.
Nous les résumerons après le vote définitif.
L'abondance
des matières nous oblige à renvoyer à un autre numéro l'analyse des conseils
généraux d'Oran.
L'Algérie
nouvelle,
dans ses numéros des 9 et 10 novembre, soutient avec clarté et énergie la thèse
que nous avons ébauchée sur le danger de confier aux préfets algériens le droit
d'avertissement direct. ‑ Nous ne pouvons tout citer; notre format ne
nous le permet pas. Mais nous extrayons les lignes suivantes, parce qu'elles
démontrent par un exemple la vérité de ce que nous avons dit :
Un
avertissement lancé par un préfet n'a plus l'importance d’un acte politique
dont le gouvernement répond devant l'opinion publique, devant la France, devant
l'Europe entière. C'est un acte entouré d'un moindre éclat, accompagné d'un
retentissement moins considérable, mais dont les conséquences légales sont
cependant aussi graves que s'il avait été rendu avec des formes solennelles,
inséré au Bulletin des lois et au Moniteur universel.
Il
suffirait d'analyser les avertissements différents organes de la presse algérienne
sous le régime des avertissements préfectoraux, pour comprendre jusqu'où peut
aller l'usage d'un droit redoutable, lorsqu'il n'est pas contenu, contrebalancé
par la salutaire compensation d'une publicité européenne.
Ainsi,
l'avertissement qui a motivé la circulaire du prince-ministre avait été
adressée à l'Echo d'Oran, à propos
d'une question de balayage;
l'autorité préfectorale avait employé les armes sévères d'un droit dont le
ministre n'use qu'à son corps défendant, pour mettre fin à une polémique
purement locale.
L'Algérie nouvelle joint à son article du 9
quelques mots flatteurs pour nous ; nous l'en remercions. - Il est probable
qu'il n'y a plus là un certain M. Cheretgai, Chabraguai - nous ne savons plus
comment - qui nous prêtait des phrases de sa façon et qui en critiquait le
style. Nous en félicitons notre confrère d'Alger. Jusqu'au règne de M.
Chabraguai, nous avions entretenu de bons rapports avec l'Algérie nouvelle,
nous sommes charmés de les renouer.
OLIVIER.
PROCÈS DU
ZÉRAMNA.
Une lettre
signée Rédier est adressée au gérant du Zéramna,
dans laquelle on se plaint qu'il n'avait pas rendu compte d'un discours
prononcé la veille par le prétendu signataire.
Celui-ci
reproche au journaliste d'avoir inséré une lettre fausse. - Le journaliste
répond qu'il a agi de bonne foi, qu'il n'a pas le flair assez fin pour éventer
un faux à la course, mais qu'il est d'ailleurs prêt à offrir à M. Rédier toutes
les réparations imaginables.
M.
Rédier assigne M. de Franceschi en dommages intérêts...
Ici, nous
nous arrêtons tout court en raison de la liberté de la presse formulée par
l'art. 17 décret organique.
On lit
dans le Zéramna l'avis suivant :
En
attendant la solution de notre procès en cour d'appel, nous nous voyons
contraint d'obliger ceux qui veulent correspondre avec nous à faire
préalablement légaliser leur signature.
DAGAND.
Chronique locale.
On a mis en adjudication la route du
Fort-Gênois et l'entrepreneur s’y emploie avec une remarquable activité. - Mais
il est deux points qu'il faut signaler à l'administration supérieure :
Certaines parties de cette route sont en remblai la pluie a déjà percé d'outre
en outre ces terres rapportées, et comme on laisse circuler dessus chaque jour
trente ou quarante tombereaux qui vont chercher du sable dans la propriété
Bornemann, il est à peu près impossible de passer en voiture légère dans les
ornières de ces lourds véhicules. Si l'on oblige l'entrepreneur à empierrer
dans ces conditions, l'empierrement sera aussitôt noyé. ‑ Ne serait-il
pas expédient d'astreindre les voituriers qui font ce commerce de sable à le
prendre, au moins momentanément, au rivage en face de la propriété Allégro?
Autre question : On s'empare des terrains
des riverains sans même leur en parler ; c'est sans doute pour leur rappeler
qu'ils sont en pays conquis. Peu d'entre eux, au surplus, feront difficulté de
les abandonner gratuitement; mais il parait qu'un des propriétaires auquel nous
portons le plus vif intérêt, est menacé de voir jeter bas cent vingt à cent
trente mètres de murettes. - A l'en croire, il en aurait écrit à
l'administration qui n'aurait pas daigné répondre, mais en revanche on aurait
des velléités de verbaliser. - De verbaliser quoi ? - Que la murette n'est pas
sur l'alignement de la route ? Comment peut-on observer un alignement qui
n'existe pas ? - Cette murette était bâtie depuis plus de deux ans quand ce
propriétaire, notre ami, et M. Alex Fabre, demandèrent officiellement à
l'administration l'indication exacte de l'alignement de la route, afin d'y
planter des arbres. - On offrait alors une prime à ceux qui feraient ces sortes
de plantations. ‑ Il leur fut officiellement répondu qu'aucun projet de
route n'ayant encore été arrêté on ne pouvait leur déterminer un alignement qui n’existait pas. – C’était logique ;
mais il en découle non moins logiquement que les riverains n'étaient soumis à
aucune observance et que si l'on démolit leurs murs il faut qu'on les leur reconstruise.
Tout
le monde se plaint à Bône du manque de monnaie. Les marchands sont obligés de
faire des crédits dangereux ou de refuser de vendre ; en sorte que nous sommes
exposés, comme le roi Midas, à mourir de faim avec des bourses pleines d'or. Il
est vraiment temps de porter remède à cette singulière maladie des Arabes
d'accaparer et de faire disparaître toute la monnaie.
DAGAND.
MUSIQUE DU 58°.
Programme
des morceaux qui seront exécutés dimanche, aux Allées, à quatre heures et demie
du Soir.
Un
Souvenir, pas redoublé (Brepsant).
Ouverture
du Serment (Auber).
Mosaïque
sur des motifs de la Favorite, arrangée en Harmonie militaire par (T.
Zwierzina).
Trio
de la Favorite (Donizetti).
Mosaïque
du Songe d'une nuit d'été (A. Thomas).
CornéIie,
rédowa (Brunet).
MOUVEMENT DU PORT
Du 9 au 16 novembre 1859.
Arrivages.
Le 9.
CARLOFORTE, le 17 oct, bat. Santa-Siadoné, sarde, 18 t., c. Vallebona, 20
pass., fromage.
Le 14.
ALGER, le 9 nov., br.-g. Deux-Amis, fr, 110 t., C. Bel, lest.
NAPLES,
le 17 oct., bat. San-Francesco-d'Assisi, nap,, 400 t., c. Catanzana, 5 pass.,
bois.
Le 15.
ALGER, le 13, vap. Tanger, fr., c. De Balzac, 50 pass., lest.
TUNIS,
le 12 nov,, vap. Sahel, fr., 329 L, C. Geoffroy, 20 pass., div.
march.
Le 16.
STORA, le 15, vap. Clyde, fr., 48t t., c. De Girard, 15 pass., div. march.
MARSEILLE,
le 16 net., In. Volzi, fr., 106 t., c. Airaud, div. march.
TOULON,
le 10 nov., bru. Lescau, fr., 179 t,, c. Guiol, div. match.
GÊNES,
le 7, br. Virginia, sarde, 129 t., c. Moglia-Giacomo lest
STORÀ,
le 8, br. Dona, autrich., 314 t., c. Zalamptz, 2 pass., blé.
Départs.
Le 9.
STORA, bat. Santa-Siadona, sarde, c. Vallebona, div. march.
Le 14.
LA CALLE, br.‑g. Deux-Amis, fr., c. Bel, lest.
Le 15.
STORA, vap. Sahel, fr., c. Geoffroy, div. march.
Le 16.
TUNIS, vap. Clyde, fr., c. De Girard, div. march.
NAPLES,
br. Dona, autrich., c. Zalamptz, blé.
ANNONCES
Avis administratifs.
AVIS
Le
sous-préfet de l'arrondissement de Bône informe le public que les livraisons de
plants et graines commenceront à la pépinière de Bône le 21 novembre courant et
se poursuivront tous les jours (les dimanches, jours de fêtes et samedis
exceptés) de sept à dix heures du matin et de midi à quatre heures de relevée.
Bône ,
le 17 novembre 1859.
Le sous-préfet, Vte J. DE GANTÈS.
SUBSISTANCES MILITAIRES
Fournitures de Vivres à la
ration.
Le 1er
décembre, à l'heure de midi il sera procédé, dans une des salles de la mairie
de Bône, à l'adjudication de la fourniture des vivres à faire en 1860 dans les
arrondissements de La Calle et de Souk‑Arras, qui comprennent tous les
postes de la subdivision où il n'existe pas de manutention militaire.
Les
personnes qui voudront prendre part à cette opération devront déposer, avant le
20 novembre, terme de rigueur, dans les bureaux du sous-intendant militaire,
une déclaration faisant connaître leurs intentions,
Le
public pourra prendre connaissance des documents relatifs à cette adjudication
dans les bureaux du sous-intendant militaire.
Le sous-intendant militaire,
MARINE IMPERIALE
Le 22 novembre 1859, à une heure de relevée, il sera
procédé à Bône, dans les bureaux du commissariat de la marine, à l'adjudication
sur soumissions cachetées des fournitures de pain et de viande à effectuer en
1860 aux rationnaires de la marine.
On
pourra prendre connaissance du cahier des charges aux bureaux du commissaire de
la marine de Bône.
Bône,
le 10 novembre 1859.
Le sous-commissaire de la marine
chargé du service administratif,
FERAUD.
ANNONCES LEGALES
Etude de Me PASQUIER, notaire à Bône.
PURGE
d'hypothèques
légales.
A la
requête de M. Jean-Baptiste Frédéric Nicolas, banquier, demeurant à
Saint-Etienne, département de la Loire, et par exploit du ministère de Philipe,
huissier à Bône, en date du dix-huit octobre mil huit cent cinquante-neuf,
enregistré;
Notification
a été faite :
1° A
M. le procureur impérial près le tribunal civil de première instance séant à
Bône;
2° À
Mme Emilie-Caroline d'Halluin, épouse du sieur Raymond Hontebeyrie,
propriétaire, demeurant à Mondovi,
De
l'expédition d'un acte dressé au greffe du tribunal civil de Bône, le dix
octobre mil huit cent cinquante-neuf, enregistré , constatant :
Premièrement.
- Le dépôt au greffe dudit tribunal de l'expédition collationnée d'un acte reçu
par Me Pasquier, notaire à Bône, le quatre août mil huit cent cinquante-neuf,
enregistré, contenant vente par M. Hontebeyrie à M. Nicolas : 1° d'une
propriété rurale, sise au village de Mondovi, composée : 1° d'un lot urbain,
figuré au plan dudit village par les N° 1091 et 1092, sur lequel il existe une
maison d'habitation ; 2° et de quatre lots ruraux, figurés au même plan par les
N° 483, 285, 136 et 396 de la deuxième zone et 321 de la troisième zone; - 2°
et d'un lot urbain de la contenance de six ares, situé dans le village de
Mondovi, figuré au plan de ce village par le N° 1093, moyennant, outre diverses
conditions et le service d'une rente annuelle et perpétuelle de trois francs,
huit cents francs de prix principal ;
Deuxièmement.
- Et l'insertion d'un extrait analytique dudit acte de vente faite dans le
tableau à ce destiné placé dans l'auditoire dudit tribunal ;
Avec
déclaration que cette notification leur est faite pour purger les hypothèques
légales dont lesdits immeubles peuvent être grevés;
Avec
déclaration en outre à M. le procureur impérial, que le seul précédent
propriétaire, indépendamment du vendeur, est l'état ;
Et que
tous ceux du chef desquels il pourrait être pris des inscriptions pour raison
d'hypothèques légales existantes indépendamment de l'inscription n'étant pas
connus du requérant, il ferait publier cette signification dans la forme
prescrite par l'article 696 du code de procédure civile, conformément aux art.
2193 et 2194 du code Napoléon et aux dispositions de l'avis du conseil d'état
du 9 mai 1807, approuvé le 1er juin suivant.
Pour
extrait ; PASQUIER.
Faillite PONS.
MM. les
créanciers vérifiés et affirmés de la faillite Isidore Pons, ex-voiturier à
Bône, sont invités à se rendre le samedi vingt-six novembre mil huit cent
cinquante-neuf, à deux heures de relevée, au palais de justice à Bône, salle
des assemblées des faillites, pour entendre le rapport de clôture de ladite
faillite ainsi que le compte définitif du syndic, et donner leur avis sur
l'excusabilité du failli (Art. 537 et suivants du code de commerce).
Faillite MOHAMMED-BEN-YAYA.
MM. les
créanciers vérifiés et affirmés de la faillite Mohammed-Ben-Yaya, ex-marchand
de tissus arabes à Bône, sont invités à se rendre, le samedi vingt-six novembre
mil huit cent cinquante-neuf, à trois heures de relevée, au palais de justice à
Bône, salle des assemblées des faillites, pour entendre le rapport du syndic
sur l'état de la faillite, et délibérer, s'il y a lieu, sur la formation du
concordat, ou, autrement, s'entendre déclarer en état d'union ; et, dans ce
dernier cas, être immédiatement consultés tant sur les faits de la gestion que
sur l'utilité du maintien ou du remplacement, du syndic.
SOCIETE ANOMYME
des
Hauts-Fourneaux de l'Alélik
PRÈS
BÔNE (ALGERIE)
MM.
les actionnaires de la société anonyme des hauts-fourneaux de l'Alélik,
porteurs de vingt-cinq actions au moins, de deux cent cinquante francs chacune,
sont invités à vouloir bien assister à l'assemblée générale extraordinaire qui
aura lieu au siège de la société, à Paris, 113, rue de Lille, le vendredi
vingt-trois décembre mil huit cent cinquante-neuf, à deux heures de relevée,
pour prendre une détermination relativement à l'exploitation du Filfila, et
pour y délibérer sur toutes autres questions qui seraient à l'ordre du jour,
conformément aux art. 31 et 32 des statuts sociaux.
Les
actions devront être déposées au bureau de l'administration vingt-quatre heures
au plus tard avant le jour de la réunion.
VENTE MOBILIÈRE
APRÈS
DÉCÈS.
Le
dimanche 20 novembre 1859, il sera procédé, par le ministère de M. Baly,
commissaire-priseur à Bône, à la vente de divers objets mobiliers, provenant de
la succession bénéficiaire du sieur Michel Attard dit Farfarello, décédé à
Bône, savoir :
A midi,
sur le marché public à Bône, vis-à-vis la halle aux poissons, pour une mule,
trois boeufs, huit porcs, outils, ustensiles aratoires, charrette et
tombereaux, débris de planches et de bois.
À
trois heures, sur la propriété dite le Palmier, près de l'ancien parc aux
boeufs, pour une baraque en planches, noria et récoltes sur pied.
Le tout
au comptant et 7 ½ p. 100 en sus.
ANNONCES DIVERSES
Etude de Me PASQUIER, notaire à Bône.
VENTE
aux enchères publiques
PAR ADJUDICATION VOLONTAIRE
Le
vendredi 25 novembre 1859, il sera procédé, à une heure de l'après-midi, en
l’étude et par le ministère de Me Pasquier, notaire à Bône, à la vente aux
enchères publiques, par adjudication volontaire,
D'une
maison située dans l'ancienne ville de La Calle, à l'angle de la place
Saint-Martin et de la rue de la Compagnie, habitée précédement par M. Thival et
contiguë aux maisons de MM. Mangiapanelli et Mélis.
L’adjudication
aura lieu sur la mise à prix de mille francs, outre les charges de l'enchère.
S'adresser,
pour visiter cette maison, à M. Tedeschi, négociant à La Calle, et pour prendre
connaissance des conditions de l’entière, audit Me Pasquier.
A LOUER
APPARTEMENTS
ET CHAMBRES
Meublés
et non meublés.
S'adresser
à M. Alexis Ortigues, place d'Armes
------------------------------
L'agent du service maritime des messageries impériales a l'honneur de porter à la
connaissance du commerce que par suite de nouveaux arrangements, la compagnie
mettra désormais, sans frais, à la disposition de ses chargeurs, pour
l'embarquement et le débarquement, et après le débarquement, pour un magasinage
de cinq jours, les vastes magasins et hangards et le personnel de la société
des docks et entrepôts de Marseille.
------------------------------
Etude
de Me PAILHÈS, défenseur à Bône.
A VENDRE
Une
maison, située à Bône, rue d'Orléans, et donnant sur la place Casbah, provenant
de la succession Castelnau, d'un revenu annuel de 5.000 ff.
S'adresser,
pour traiter du prix et pour tous les renseignements, à Me Pailhés, défenseur à
Bône.
On
donnera des facilités pour le paiement.
A VENDRE
Une
propriété, à quinze kilomètres de Bône, au bord de la Seybouse, d'une
contenance de 90 hectares environ.
S'adresser, pour renseignements, à M. Dresler, à Bône.
A LOUER DE SUITE
Une
Concession à El-Agar, sur la Seybouse, composée de douze hectares environ de
terres labourables.
Quatre
bœufs de labour et tout le matériel de la ferme y demeurant attaché;
Vastes
bâtiments d’exploitation.
S'adresser
à Me Lagorce, notaire à Bône.
A VENDRE
UN
BON PIANO DROIT.
S’adresser
à M. Ambry, professeur de musique.
DEPOT DE FARINES
du moulin de Barral
1ère et 2ème
QUALITÉS SUPÉRIEURES.
S'adresser à M. Basset, rue Charry, à Bône.
A VENDRE
POUR CESSATION D'AFFAIRES
Un joli fonds de restaurant
BIEN SITUÉ, A BONE.
Facilité
de paiement sur bonne garantie.
S'adresser,
pour renseignements, au bureau du journal.
BRIQUES A VENDRE
De très bonne qualité, à bon marché
S'adresser à M. Gaucci, à la ferme d'Uzer, près la carrière fabre.
A VENDRE
JARDINIÈRE ET CHAR A BANCS
S'adresser à M. Soual, à Bône.
COMPAGNIE
D’ASSURANCES
GENERALES Contre I’INCENDIE.
Cette
compagnie est la première qui ait fait connaître en France les assurances à
primes fixes. Le capital dont elle dispose est, y compris les réserves, de plus
de DIX MILLIONS.
Les
noms de ses administrateurs, la modicité de ses primes. La stricte équité de
ses contrats, sont autant de titres qui lui ont mérité la confiance publique.
Ses
opérations se sont développées de manière à la placer au premier rang des
compagnies par le chiffre de ses assurances. Depuis sa création, elle a assuré
plus de 115 milliards de valeurs et payé au-delà de 50 millions de sinistres.
Pour
plus amples enseignements et pour traiter, s'adresser, à Bône, à M. Alex Vidal,
agent principal : à La Calle, à M. A. Avelino ; à
Souk-arras, à M. Roumier
A VENDRE
UNE
PRESSE HYDRAULIQUE
De
première force, en bon état, avec deux moules et tous les autres accessoires,
pouvant servir à la confection de huile d’olives.
S'adresser à M. Vigier, rue Caraman.
VENTE AU RABAIS
POUR
CAUSE DE LIQUIDATION.
M.
Pierre Batesti, représentant de la maison Larade, à Bône, a l'honneur de
prévenir MM. les habitants de cette ville ainsi que ceux des environs qu'il ne
pourra effectuer les ventes qu'au comptant, et que pour les faciliter, il
vendra aux prix de facture.
Il
prie ses débiteurs de venir solder leurs comptes.
ANCIEN ROTEL LEROY
A
PENTHIÈVRE
Tenu
par Jean Baffo.
MM. les
voyageurs trouveront dans cet hôtel, qui vient d'être restauré à neuf, tout le
confortable possible, et le nouveau propriétaire s'efforcera de rendre à cet
établissement son ancienne renommée.
C0MMISSION DE ROULAGE
à
Guelma.
MM.
BARRÉ et Cie ont l'honneur d'informer MM. les négociants et voituriers qu'ils
viennent d'établir une maison de commission de roulage, à Guelma, rue de Bône,
maison Durand.
Ils
s'efforceront de se montrer dignes de la confiance dont on voudra bien les
honorer.
BÔNE,
IMP. DE DAGAND, PROPRIETAIRE - GÉRANT.